Blog

Portfolio : photos, actualités, mots rares, écrits…

Une merveille musicale et poétique

Steve McCurry – Musée Maillol

L’histoire tour à tour émouvante et drôle d’un jeune aventurier maladroit qui rêvait de piloter. Un portrait inattendu de Saint-Exupéry qui rend l’auteur du Petit Prince attachant et incroyablement proche de nous.

L’Éloge de Rien

Il est facile de dire que « rien » c’est toujours « quelque chose », mais « quelque chose » ça peut être tout ou rien ! Avec un langage relevant de l’absurde et en jouant sur les mots, l’Éloge de Rien (paru en 1861 et réédité par Frédéric Douin https://www.livres-anciens.fr/), nous entraîne dans une lecture spirituelle. On sourit souvent et on admet comme une évidence que ce coffre n’est pas vide, mais qu’il est rempli de rien ! Que « personne » existe, puisqu’on ne l’a pas rencontré aujourd’hui ! Que nous nous employons à faire de chaque jour « quelque chose » ! L’Éloge de Rien est un texte littéraire finement ciselé, écrit en ancien français et mêlant écriture poétique et pensée philosophique. Une véritable prouesse artistique doublée d’une démonstration cartésienne, où l’on voit que ce qui est insensé devient rationnel, preuves et exemples à l’appui. Les arguments imparables ébranlent nos certitudes. Toutefois, en refermant le livre, nous louons la sagesse de Socrate : nous savons au moins une chose, c’est que nous ne savons rien !

Humeur

Ce temps d’arrêt
Encore quelques semaines à rester confinés. Pour une fois, ce n’est pas nous qui prenons le temps, c’est le temps qui nous prend et nous tient entre ses mains. À nous de lui montrer que nous n’avons pas peur du vide et que nous savons le combler en toute sérénité. Profitons-en avant le retour à la course folle.

Atelier d’écriture

Proposition d’écriture du 23 novembre 2019
Commencez votre récit par « Je me souviens… »

Texte de Martine 
« Je me souviens de ce retour sur la terre d’Afrique, de ces odeurs qui m’ont propulsée plusieurs années en arrière. Comme un souffle chaud sur mon visage, un rappel brutal presque douloureux du temps qui passe et de ces moments qu’on a envie de saisir à nouveau et d’emprisonner dans nos mains, de cette mémoire qui nous joue des tours : la mémoire olfactive d’un moment fugace mais tellement ancré en moi. »

Proposition d’écriture libre du 12 novembre 2019

Texte de Gaëlle

« Perdue dans un demi-sommeil, les yeux ouverts et l’esprit confus, j’observais figée devant la fenêtre. « Que d’eau ! », me disais-je, « que d’eau ! » Bientôt trois semaines que la pluie tombait sans discontinuer. Il fallait que je m’habille, que je sorte, que je prenne ma voiture, que j’aille travailler… tant d’injonctions auxquelles mon corps répondait par l’inertie et la pesanteur. Je ne sais quel sursaut m’a permis de réaliser tous ces gestes. Tout d’un coup je me suis animée et je suis partie. Sur la route j’ai décidé que c’en était trop. Je n’irai pas au bureau. Je n’irai plus. M’arrêtant dans un bistrot, je commandai un café. Je me surpris à observer le serveur verser du vin dans un ballon solitaire du comptoir. Boire à l’aube, je n’avais jamais essayé, peut-être était-ce le coup de fouet nécessaire du matin. Ma vie aurait-elle été moins médiocre si je l’avais agrémentée au saut du lit. Oh juste un verre, pour le sourire, pour le frisson, pour l’aventure. Non, cela eût été trop risqué tout comme fumer à l’adolescence ou aller dans la nuit sur une moto volée à pleine vitesse. Tout cela m’était étranger, j’étais une jeune fille sage qui avait pris une décision folle sans que cela ne la tourmente. C’est étrange comme tout est simple lorsque l’esprit capitule, comme la sérénité se répand lorsqu’il n’y a plus à lutter. J’avais rangé dans le compartiment d’une étagère cette vie d’avant près des regrets et des souvenirs. Tout tenait dans ce misérable espace. Mais cela n’était pas triste. Non. Cela signifiait qu’il me restait presque l’intégralité de l’étagère à remplir avec ma nouvelle vie, la sœur joyeuse de la première. Tant de projets à réaliser ! Les yeux brillants j’étais sortie du bistrot, ivre de ce ballon que je n’avais pas bu. Tout était donc encore possible, alors j’avais tourné au coin de la rue, là où une grande librairie s’offrait au badaud et j’avais arboré un large sourire parce que c’était à présent que tout commençait. »

Proposition d’écriture du 26 octobre 2019
Inventez un récit contenant les mots : 
librairie – étagère – sœur – adolescence – fumer – boire – médiocre.

Texte d’Antoine

« C’était le grand jour, je fêtais mes vingt-cinq ans. Je décidai de les célébrer avec mes parents. Je n’ai que très peu de temps à leur accorder maintenant que je travaille. Ma sœur avait surgi devant moi en se jetant dans mes bras. Elle est loin cette époque où je lui lisais des livres dans la librairie familiale, à fouiller les étagères pour trouver l’histoire parfaite et l’endormir. Après nos retrouvailles et un bon déjeuner, je voulus à tout prix revoir ma chambre, le refuge de mon adolescence. Rien n’avait bougé. J’étais quand même un sacré gougnafier ! Je me souviens des soirées quand j’invitais mes amis à boire nos alcools forts, à fumer nos joints, les week-ends où papa et maman partaient chez papi et mamie, en Savoie. Je n’avais pas honte de ne pas les voir, de ne penser qu’à ma tête.
Aujourd’hui, je vis de ma passion, j’arrive même à payer les vacances de mes parents. Aujourd’hui, je peux être fier de mon parcours. »

Sur la route – août 2019

Lectoure – Arrens-Marsous – Monpazier
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on soit livresque !

La grammaire dans tous ses états – Royale Factory – Versailles – 8 juin 2019

Rencontre du 5 juin 2019

Lecture de Marius Loris : le langage de la justice militaire, Constantine 1954-1963
Librairie Les Champs Magnétiques

Cartémêlo – le jeu des voyelles – 5 mai 2019

Texte : Pascale Cormier – Illustration : Mélody Lefebvre

Forum des métiers au collège – 28 mars 2019

Le lecteur-correcteur : un détective à l’affût des coquilles

Qu’est-ce qu’un lecteur-correcteur ?

Le lecteur-correcteur est à l’affût de la coquille orthographique et typographique, de l’erreur grammaticale, de la virgule inattendue ou omise, de l’information incohérente ou anachronique. Le lecteur-correcteur qui travaille dans la presse est appelé « réviseur » ou « secrétaire de rédaction ». Il rédige les titres, les chapôs, les légendes photos, les brèves, les phrases d’accroche. Il doit être réactif et créatif. On lui demande de rechercher des images (recherche iconographique) afin d’illustrer les articles. Il corrige aussi les fautes et vérifie toutes les informations (noms propres, dates, citations, etc.). Il peut corriger sur papier ou en environnement informatisé (Word, PDF, In Design), et doit maîtriser les outils informatiques. Le lecteur-correcteur travaille dans l’édition, dans la presse, dans les agences de communication, dans les organismes d’enseignement à distance, dans le service communication d’une grande entreprise…

Forum des métiers


Rencontre du 26 mars 2019

Crisco – journée portes ouvertes – 14 mars 2019

Printemps de la typographie – 21 février 2019

Rencontre du 19 février 2019

Petit mémento de typographie
Pascale Cormier –  Gaëlle Uzan – février 2019 – Le Mag de l’auto-édition

Écrivains, nous aimons la langue française, riche de ses subtilités, énigmatique et insaisissable par sa complexité. Pour l’apprivoiser, nous soignons nos mots, ciselons nos phrases, peaufinons nos textes. Nous suivons « à la lettre » ses règles orthographiques et grammaticales, maîtrisons la syntaxe, poursuivons notre récit sans nous décourager devant les obstacles que cette malicieuse se plaît à dresser sur nos lignes. À force de nous appliquer, nous approcherons la perfection. Pour que notre écriture soit fluide et structurée, voici quelques-unes des règles de base de la typographie, issues du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.

I – Ponctuation et espaces


Le point
indique la fin d’une phrase et termine certaines abréviations.
« De tout l’automne Esther ne manqua pas un mercredi. Elle arrivait à onze heures.
Elle racontait les histoires aux enfants et elle écoutait les parents. »
A. Ferney – Grâce et Dénuement
Chap. (Chapitre)
Hist. (Histoire)
M. (Monsieur)
On écrit etc. (et non etc…).

On colle le point au caractère qui le précède et on le sépare du caractère qui
suit par une espace.

Le point d’interrogation est placé à la fin d’une phrase interrogative ou à l’emplacement d’une information que l’on ne connaît pas.
« Tu me fais confiance, Walt, n’est-ce pas ? » Paul Auster – Vertigo
L’œuvre de Jean de Fontvielle (1540- ?) est considérable.
Le point d’interrogation correspond à la ponctuation finale et nécessite une majuscule après lui.
« Le revolver ? Pourquoi vous le voulez ? » Paul Auster – Vertigo

Le point d’interrogation est précédé et suivi d’une espace.  

Le point d’exclamation est placé à la fin d’une phrase exclamative (1) ou injonctive (2) et après les locutions interjectives (3).
(1) « C’est du beau ! Si la maîtresse te voyait ! » Annie Ernaux – La Place
(2) « Écoute bien à ton école ! » Annie Ernaux – La Place
(3) « Oh là là ! Eh bien ! »

Le point d’exclamation est précédé et suivi d’une espace.

Les points de suspension, toujours au nombre de trois, correspondent à un seul signe et indiquent que la phrase n’est pas terminée (1) ou signalent une coupure dans la phrase, dans ce cas on les met entre crochets (2), ou bien ils expriment une hésitation (3) ou encore ils remplacent un nom (4).
(1) « Vous n’oseriez pas… » Robert Goddard – Par un matin d’automne
(
2) « L’article de ce matin expliquait « qu’avec l’arrivée du constructeur dans la région […] l’emploi serait dynamisé » ».
(3) « Mon nom est… Cheriton. » Robert Goddard – Par un matin d’automne
(4) « J’ai rencontré M. T… »

Les points de suspension se collent au caractère qui les précède et sont suivis
d’une espace.

Le point-virgule est employé pour scinder une phrase dont les différentes parties
ont un lien entre elles.
« Quand le bébé est né, j’ai pensé que c’était peut-être la première fois que ça arrivait, un enfant qui naissait sous la terre ; si loin de la lumière du jour, comme au fond d’une immense grotte. » J.M.G. Le Clézio – Poisson d’or

Le point-virgule est précédé et suivi d’une espace.

La virgule est nécessaire pour donner une respiration à la phrase ou lors de l’emploi
d’une énumération.
« Ici au moins, les boiseries ne sont pas dorées, tout semble à peu près ancien, avec un côté maison de famille, radiateurs en fonte, plafonds attendant d’être repeints, dans une vitrine, une miniature montrant Victor Hugo, au mur, un portrait du fils de Corneille. » Adrien Goetz – Intrigue à Versailles
La place de la virgule dans la phrase est très importante et peut en changer le sens.
Les enfants qui ont mis leur manteau peuvent sortir. (Seuls ceux qui ont mis leur manteau peuvent sortir.)
Les enfants, qui ont mis leur manteau, peuvent sortir. (Les enfants ont tous mis leur manteau.)
La virgule ne doit jamais séparer le verbe de son sujet.
La virgule ne doit jamais séparer le verbe de son complément.

On ne met pas de virgule devant « et » sauf quand « et » relie deux propositions qui n’ont pas le même sujet.
Il n’aime que les films d’horreur et les thrillers.
Je travaille trois jours par semaine et me repose le reste du temps.
Elle leur servit un café trop chaud, et les invités faillirent se brûler. †

La virgule se colle au caractère qui la précède et est suivie d’une espace.

II – Citation

Lorsque la citation constitue une phrase complète et est introduite par un deux-points dans le texte, le premier mot s’écrit avec une majuscule et la ponctuation finale se place devant le guillemet fermant.
L’homme s’est retourné et a crié : « Vous entendrez parler de moi, je vous le
garantis ! » Puis il a disparu dans la foule.
Lorsque la citation est incluse dans la phrase, le premier mot s’écrit avec une minuscule et la ponctuation finale se place après le guillemet fermant.
L’homme s’est retourné en criant « qu’on entendrait parler de lui ». Puis il a disparu dans la foule.

III – Guillemets

En général on utilise les guillemets français. Le guillemet ouvrant est suivi d’une espace et le guillemet fermant est précédé d’une espace.
« Un sacré challenge. »
À l’intérieur des guillemets français on emploie les guillemets anglais qui eux n’acceptent pas d’espaces.
L’éditeur accueillit l’auteur les bras ouverts : « J’ai lu votre roman, c’est un « sacré pavé » ! »

IV – Capitale (ou majuscule)

En typographie, la capitale est obligatoire après un signe de ponctuation, soit 

  • derrière un point ;
  • derrière un point d’interrogation ;
  • derrière un point d’exclamation ;
  • au début d’une citation entre guillemets, après un deux-points ;
  • avec un nom propre.

La capitale initiale d’un nom propre est obligatoire.
Un nom propre de personne ou de lieu s’écrit en lettres minuscules avec une capitale initiale.  M. Dupont, Lyon, France, etc.
Certaines lignes éditoriales imposent d’accentuer toutes les capitales et d’autres de les écrire sans accent. Le principal est que tout soit uniformisé de la première à la dernière page.
L’absence d’accent sur une capitale peut provoquer des faux-sens :
UN POLICIER TUE ou UN POLICIER TUÉ

V – Locutions et mots latins

Ils s’écrivent en italique sauf ceux passés dans le langage courant.
On écrit en romain : ad hoc, curriculum vitae, mea culpa, ex aequo, vice versa, statu quo.
On écrit en italique : ad vitam aeternam, sine qua non
Ils ne prennent pas d’accent.
Ces mots s’écrivent en italique dans un texte en romain et en romain dans un texte en italique.
Dans ses pires cauchemars, il entendrait la voix de Léo résonner ad vitam aeternam.

VI – Mots et expressions d’une langue étrangère

Ils se mettent en italique sauf s’ils sont francisés et ils prennent alors la marque du pluriel français.
On écrit en romain : scénarios, pizzas, concertos…
On écrit en italique : swag, job

VII – Chiffres, nombres, heures

Dans les ouvrages littéraires, il est préférable d’écrire les nombres en lettres.
Elle avait seize ans quand elle rencontra Léo.
Ils décidèrent de partir au bout du monde avec leurs cinq enfants.
Les chiffres et les nombres (jusqu’aux milliers) s’écrivent en chiffres avec une espace entre les milliers et les unités.
2 828
Les nombres s’écrivent toujours en lettres lorsqu’ils expriment une durée.
Alex avait vingt minutes de retard.

VIII – Numéros

On écrit pour :

  • premier : 1er / premiers : 1ers
  • deuxième : 2e / deuxièmes : 2es
  • première : 1re / premières : / 1res
  • second : 2d / seconds : 2ds
  • seconde : 2de / secondes : 2des

On écrit second quand il n’y a pas de troisième.
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale

IX – Cardinaux

Les points cardinaux prennent une capitale initiale lorsqu’ils représentent une région.
Il ne parle que de son voyage dans l’Ouest américain.
Elle a préféré s’installer dans le Sud.
Elle rêve de vacances dans le Midi.
On ne cumule pas les capitales.
Elle a préféré s’installer dans le sud de la France. Ils vivent dans le midi de la France.
Les points cardinaux s’écrivent en minuscules lorsqu’ils indiquent une direction.
Complètement perdue, elle continuait à marcher vers le nord.
Son salon est superbe, exposé plein sud !

X – Titre

Cité dans un texte ou dans un article, le titre d’œuvre (littéraire, artistique, de journal, de magazine, etc.) s’écrit en italique.
Le libraire annonce la mise en vente de Sérotonine.
« Mon dernier roman, Le Chemin imaginaire, est publié ! »
Le flic sirotait son café en lisant Le Dauphiné libéré.
L’équipe s’affairait pour boucler dans les délais le Mag de l’Auto-édition & Nous.
Selon le choix de l’auteur auto-édité (ou selon la charte éditoriale de l’éditeur), le titre peut être écrit tout en capitales ou seulement avec une capitale initiale.
LE ROUGE ET LE NOIR – Stendhal
ou
Le Rouge et le Noir – Stendhal
Ici, il n’existe pas de hiérarchie entre les deux mots, ils prennent donc chacun une capitale initiale.
L’écriture du titre en minuscules avec un article défini obéit à deux règles :
– lorsque l’adjectif suit le nom, seul l’article défini et le nom prennent une capitale initiale ;

L’Amie prodigieuse – Elena Ferrante
L’Éducation sentimentale – Gustave Flaubert
– lorsque l’adjectif précède le nom, l’article défini, l’adjectif et le nom prennent une capitale initiale.
La Divine Comédie – Dante Alighieri
La Grande Tragédienne – E. Chastaine

Cette règle ne s’applique pas aux titres qui commencent par un article indéfini : dans ce cas, pas de capitales initiales ni au nom ni à l’adjectif, seul l’article prend une capitale initiale.
Une longue impatience – Gaëlle Josse
Un long dimanche de fiançailles – Sébastien Japrisot
Lorsque le titre forme une phrase, seul le premier mot prend une capitale initiale.
Ceux qui m’aiment prendront le train
Le titre n’accepte que deux signes de ponctuation :
– le point d’exclamation
– le point d’interrogation
Demain j’arrête ! Gilles Legardinier
T’en souviens-tu, mon Anaïs ?
Michel Bussi

Mini-glossaire de typographie

Bas-de-casse : minuscule
Capitale : majuscule
Espace : blanc entre deux caractères (nom féminin)
Italique : écriture penchée vers la droite
Romain : écriture droite

Les indispensables 


Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale (2002)
Orthotypo & co (Annick Valade ; éd. Cornée Laliat, 2013)
Un point, c’est tout ! (Jean-Pierre Colignon ; éd. Victoire, 2011)
Orthotypographie par Jean-Pierre Lacroux
http://www.orthotypographie.fr/

À tous, bonne lecture et belle plume !

Rencontre du 22 janvier 2019


La Librairie Les Champs Magnétiques (Paris 12e) organise une rencontre exceptionnelle avec Hugues Pradier, directeur éditorial de la collection, et Jean-Michel Déprats, codirecteur de l’édition et principal traducteur des Œuvres complètes de William Shakespeare dans la Bibliothèque de la Pléiade, le 22 janvier à 19 h 30.

William Shakespeare

Mag n°1 L’Auto-édition & Nous – 17 janvier 2019†††††††

L’auto-édition en bref : création, édition, diffusion

Création
Écrire — au sens de raconter des histoires, imaginer, témoigner, se livrer, conseiller — est pour beaucoup une passion, et même pour certains un besoin vital. Dès lors, taper des mots et former des phrases sur le clavier puis glisser son texte dans un dossier, ou coucher des lignes sur le papier puis ranger son cahier dans un tiroir à l’abri des regards, ne peut être en aucun cas la volonté d’un auteur. En effet, pour donner le jour à son récit, l’auteur a puisé dans son imagination, travaillé son écriture, soigné son style et mis toute son énergie au service de sa plume. Il croit en son projet et garde en lui le désir secret de diffuser son manuscrit et d’être lu par le plus grand nombre.

Édition
Au dernier mot écrit, l’auteur lève la tête et sent au-dessus de lui une ombre tutélaire. Celle de l’éditeur à qui il souhaite présenter son manuscrit. Aussi, il se renseigne, repère sur Internet les maisons d’édition dont le catalogue correspond au genre littéraire qui est le sien et adresse le fichier par courrier ou par mail accompagné d’une petite présentation. Ensuite, il patiente et reprend le cours de sa vie avec dans un coin de sa tête cette petite ampoule clignotante qui lui rappelle qu’il espère un message. Parfois, le « comité de lecture » qui se réunit chez l’éditeur donne son approbation ; le livre est fabriqué et l’auteur signe le contrat de publication. Souvent, le manuscrit n’a pas convaincu et est renvoyé à l’expéditeur. Mais il arrive que l’auteur (qui pendant des semaines a écrit seul et est très attaché à son manuscrit) décide dès le début de ne pas contacter d’éditeur ; il peut aussi, après un refus, souhaiter poursuivre l’aventure en solo en fabriquant son livre par ses propres moyens. Il opte pour l’auto-édition et s’engage à suivre une à une les étapes de la chaîne du livre qui forment le processus de fabrication :
– relecture-correction ;
– mise en page ;
– maquette, couverture ;
– choix du titre ;
– quatrième de couverture ;
– impression ;
– ISBN ;
– diffusion.

Diffusion
Le manuscrit est devenu un livre. L’auteur commence par parler de son œuvre autour de lui ; proches, amis, collègues sont autant de lecteurs potentiels et transmetteurs de la bonne parole ! Bien sûr, il existe, pour promouvoir un ouvrage, de nombreuses plateformes Internet dédiées à l’auto-édition. Il est facile de présenter son livre sur les réseaux sociaux auprès de groupes ayant le même intérêt et pourquoi pas auprès de sites professionnels. N’oublions pas les influenceurs et les blogueurs, lecteurs curieux et avides de nouveautés qui, reconnaissant la qualité de l’ouvrage que l’auteur aura pris soin de leur adresser, le mettront en lumière.

Le parcours de l’auto-édition n’est pas si difficile quand on est habité par une belle motivation et qu’on s’applique à remplir les différentes étapes qui conduiront à la diffusion de l’ouvrage. D’autant plus que de nombreux conseils sont accessibles sur Internet et que les professionnels des métiers techniques sont disposés à soutenir les auteurs qui choisissent l’auto-édition. Finalement, l’ouvrage sera publié grâce à la détermination de son auteur. Celui-ci ne devra son succès futur qu’à lui-même !
Pascale Cormier
Le Coin de l’auto-édition – Le Mag n°1 – 17 janvier 2019

Galerie

Librairie canadienne à Paris
Trois librairies à La Havane
Journée des correcteurs à Nantes

Rencontre avec Jake Adelstein pour
Tokyo Vice
Forum des métiers – Le correcteur
Collège Haut-Mesnil, Montrouge

Atelier d’écriture

Proposition d’écriture
Inventez un récit contenant les mots : librairie – étagère – sœur – adolescence – fumer – boire – médiocre.

Texte de Julie
« Chère sœur,
Voilà si longtemps que je ne t’ai pas écrit. Mon voyage se passe à merveille. En ce moment, je loge dans une petite maison près d’une rivière. Elle a été construite dans les années 1950, entièrement en bois. Comme chez grand-mère, une immense étagère longe le mur de la maison. De grandes baies vitrées permettent un point de vue magnifique sur la rivière. La maison est un peu isolée de la ville. Je dois prendre la voiture pour me rendre à la librairie où je travaille. J’ai trouvé un petit boulot, je ne travaille que quinze heures par semaine. Ce rythme de travail est pour moi idéal car il me permet de continuer à écrire mon livre. J’ai arrêté d’écrire pendant cinq mois. Je n’avais plus d’inspiration, c’était médiocre.
Tu dois te demander comment je peux vivre en travaillant si peu… Quelques heures par semaine, je donne des cours de français à deux jeunes filles. En sortant, je suis très fatiguée, elles sont en pleine crise d’adolescence et ont du mal à se concentrer (comme nous quand nous avions leur âge).
Je ne peux pas t’écrire plus longtemps, le facteur va passer et il me reste peu de temps pour fumer une cigarette et boire mon café avant d’aller travailler.
Ta chère sœur »

Texte de Théo
« Un après-midi d’automne, alors que les feuilles tombaient une à une sur la route humide du boulevard Saint-Michel, je décidai d’aller puiser quelque inspiration dans les bouquins d’une bibliothèque. En cette fin de journée, la luminosité diminuait au fur et à mesure que je descendais l’artère parisienne.
Longeant les vitrines illuminées des boutiques, je perçus à travers les vitres embuées d’un bistrot l’effervescence qui y régnait. Je vis un serveur occupé, un ivrogne accoudé au bar, deux amis hilares après avoir bu une gorgée de leur médiocre café au lait. Je continuai ma route, arrivant bientôt à la place Saint-Michel balayée par le vent.
Je décidai de fuir les bourrasques et me dirigeai vers la librairie anglaise Shakespeare and Company située à deux pas de la cathédrale Notre-Dame. Je profitai de l’étroite rue piétonne pour m’abriter du vent malin et allumer une cigarette. La flamme de l’allumette me réchauffa les doigts et je repris ma marche en direction de la rue Saint-Jacques.
Une fois arrivé devant la librairie, je contemplai l’architecture du quartier. Les filaments des lampadaires s’allumèrent un par un ajoutant splendeur et magnificence à ce tableau éphémère. À l’intérieur, tout en observant les innombrables livres posés sur les étagères, je me demandai si ma sœur, en pleine crise d’adolescence, n’avait pas besoin d’un ouvrage sur l’histoire de France ou sur la littérature. Elle avait une moyenne de sept sur vingt et tourmentait mon père qui ne comprenait pas sa désinvolture. »

Mot rare

Paradisier grand-émeraude : oiseau présent dans les forêts de Nouvelle-Guinée. Il est muni de grandes plumes ornementales et porte des couleurs allant du blanc au noir en passant par le brun et le jaune d’or.